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Sergio Leone

Il était une fois le Western spaghetti

Le Western italien ? C'est une blague ! Ainsi parlent les pontes des studios hollywoodiens dans les années 60, ajoutant un qualificatif dénigrant de spaghetti à ce genre de film qui va pourtant enterrer le leur. Je vous raconte ...

Le Western Spaghetti c’est votre mine réjouie en sortant de la projection du film Mon nom est personne ou celle impressionnée de vos copains à qui vous racontez Il était une fois dans l’ouest que vous êtes le seul à avoir vu dans votre classe.

Car les "western spaghetti", mis à part les Trinita avec Bud Spencer et Terence Hill, dans les années 60 et 70 on ne va pas les voir pour rigoler. Rien à voir avec les cowboys et indiens pour les mômes avec John Wayne et toute la bande d’Hollywood. C’est du genre sordide film de dur où ça flingue tous azimuts avec un côté amoral qui est à l’époque totalement inédit.

C’est vrai qu'il n’est pas forcément un gentil, Clint Eastwood dans Pour une poignée de dollars ; même s’il flingue des crapules, on devine qu’il trimbale un CV qui ne lui permettra pas d’entrer au paradis sans quelques siècles au purgatoire. Et puis même si nous on n’y voit que du feu, ces films ne sont pas tournés au Texas ni en Arizona mais dans le sud de l’Espagne. Il faut dire que la région y ressemble drôlement et que certains acteurs espagnols ressemblent à des Mexicains.

Si on ne sait pas exactement pourquoi des spécialistes du péplum comme Sergio Corbucci, roi de la série B et Sergio Leone se sont mis à tourner des westerns en 1963, on en a vite apprécié le résultat.

Si Corbucci sera réputé pour ses films burlesques avec Bud Spencer et Terence Hill, Sergio Leone, qui a un passé de réalisateur hollywoodien de seconde équipe notamment sur les classiques  Ben-Hur et Quo Vadis, ira chercher en Amérique des acteurs pour les premiers rôles de ses films, même si ce ne sont pas des premiers couteaux à l'instar de Clint Eastwood. Vous avez sans doute remarqué la référence dans le dernier Quentin Tarentino, Il était une fois à Hollywood, lorsque Leonardo Dicaprio fait comprendre à Brad Pitt que ce que vient de lui proposer Al Pacino, à savoir tourner des westerns en Italie, c’est la honte pour une star américaine.

Oui, Hollywood va se moquer au début de ces films en les appelant Western Spaghetti. Ce qui n'a rien de gentil car ils ne conçoivent pas que des Européens puissent parler de leur légendaire aventure du Grand Ouest. Et même si une grande partie de ce public va faire un triomphe aux films de Sergio Leone qui vont valoir à Clint Eastwood de devenir une star du cinéma, une autre partrie n’appréciera pas l’image qu’ils vont donner de leurs ancêtres : affreux, sales et méchants. Nous en tout cas, on a adoré ça, avec en plus les grands angles sur les grands espaces du grand réalisateur Sergio Leone et la musique, bien sûr, du grand Ennio Morricone comme dans Il était une fois la révolution qui sortait sur nos écrans il y a 50 ans exactement.

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